Témoignage de Georges Horan :
« Le matin de très bonne heure, corvée en gare du Bourget. Arrivage d’un lot de divers venant de Bordeaux-Mérignac. Du tout venant. Bordeaux après la Riviera, après Gurs et Lannemezan ; après Toulouse, après Rouen, après l’Ouest. La pieuvre balaie toutes les régions françaises. »
Pour le départ vers l’Est le 11 février 1943:
« Déportation terrible –Enfants, vieillards, malades. Tout. Il faut du nombre – Horreur indescriptible – Trois déportés sont morts entre nos bras : un dans l’autobus entre le camp et la gare ; une femme atteinte de broncho-pneumonie, un paralysé. Combien d’autres qu’il a fallu prendre chacun par un membre, hisser à plat dans les fourgons surélevés, (…) Combien de gémissants, de vieilles femmes, de vieillards presque octogénaires, d’enfants ou d’adolescents ? Combien sont morts au départ et combien en route, dans ces cercueils roulants ? Fermons les portes. Mettons les scellés. En route pour la Nouvelle Europe ! Ce qu’on ne voit pas, ce qu’on n’entend pas. !! »
Plus tard dans la même journée à Drancy :
« Nouvelle avalanche d’arrivants. « France dit l’Ogre, il me faut de la chair fraiche ! » La France obéit. Depuis une heure du matin, la police est sur pied. Elle arrête, arrête, arrête. A domicile. Les autobus arrivent sans cesse, se vident de leur chargement, repartent en pétaradant. »
Les bus de la honte
Présentation et dédicace
le jeudi 23 février 2017
à 14h30
aux après midi de Copernic
Renseignements :
06 37 20 51 55
ou
lotkat@orange.fr